Interview de M-H. Paré

Marie-Hélène Paré

Marie-Hélène PARÉ

Experte en analyse qualitative dans la recherche

   

   
   

Interview vidéo sur Youtube

             

Interview écoutable et téléchargeable (Podcast)

https://methodorecherche.com/e105-interview-experte-analyse-qualitative-marie-helene-pare/

       

Transcription de l’interview réalisée sur Skyke

 

Christophe : Je vous remercie d’avoir accepté l’entretien alors au cours duquel des questions vous seront posées sur les méthodes qualitatives dont vous êtes une experte, une spécialiste. En premier lieu, pourriez-vous vous présenter, je vous prie, et m’indiquer qui vous êtes, vos fonctions, vos thématiques de recherche ?

Marie-Hélène : Oui. Alors, je m’appelle Marie-Hélène Paré. Alors, je suis Québécoise de naissance, mais ça fait déjà 20 ans que j’ai quitté le Québec. Je suis travailleuse sociale de profession. Alors, j’ai travaillé pour le ministère de la santé au Québec au niveau des urgences psychosociales. J’ai fait mes études universitaires à l’Université Laval, à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et à l’Université d’Oxford en Angleterre.

Ma pratique clinique en urgence psychosociale m’a amené, comment dire ? Ça fait déjà assez longtemps, en 99, je suis partie et j’ai travaillé plusieurs années dans l’aide humanitaire en santé mentale auprès des anciens enfants soldats, des femmes qui ont survécu le viol en temps de guerre et alors pour Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde pour l’Organisation des Nations-Unies aussi pour les réfugiés palestiniens. Alors, j’ai travaillé en Afrique ainsi qu’au Moyen-Orient et ceci m’a amené, Christophe, à malheureusement être témoin de pratiques très peu éthiques de la part des ONG surtout, et c’est important de le mentionner, surtout au niveau de l’aide en santé mentale qui est beaucoup plus problématique que la chirurgie de guerre.

Alors, je crois que les occidentaux ont une certaine perception des traumatismes de guerre. Et comment ces traumatismes de guerre-là peuvent être guéris entre guillemets alors que les sociétés locales et sociétés animées sud-africaines ont une autre perception et d’autres croyances qui sont tout à fait éloignées des nôtres. Et ceci m’a apporté à vraiment être témoin de pratique que donc finalement les occidentauxont pu créer beaucoup plus de tords que de biens dans ces contextes d’aide.

Et c’est justement là où en 2001 j’ai décidé, j’ai fait un virage vers… je me suis dit : « Qu’est-ce que je fais ? Est-ce je reste sur le terrain comme clinicienne sachant bien que je ne suis pas tout à fait d’accord avec ce que je fais ou qu’est-ce qu’on me demande de faire ou est-ce que je fais plutôt un virage vers la vie universitaire ? » Et c’est ce virage-là que j’ai fait et j’ai découvert et c’est vraiment en lien avec notre entretien d’aujourd’hui, lorsque j’ai fait ce virage, alors j’ai fait mon doctorat et j’utilise un devis mixte.

Et la partie qualitative, lorsque j’avais besoin de cours ou de formation ou de séminaire spécifique à l’époque, alors je demandais à mes professeurs : « Est-ce que je peux bénéficier de cours ou dans les autres départements de l’Université d’Oxford, est-ce qu’on peut m’orienter ? » Et la réponse était tout le temps « non. » On me disait : « Pourquoi est-ce que tu ne fais pas simplement du quantitatif ? Fais un survey de 5.000 enfants soldats. Et moi, je leur disais : « Mais ce n’est pas ça qui m’intéresse. Je veux vraiment aller voir au niveau des expériences, au niveau du vécu. »

Et c’est vraiment là, Christophe, où est-ce que je me suis aperçue du décalage entre la formation tellement rigoureuse et de qualité que l’on offre autant aux doctorants qu’aux chercheurs qui font du quantitatif à comparer au qualitatif qui est un peu, selon moi, traité vraiment comme une classe, une seconde classe, non, au niveau des sciences sociales.

Et c’est vraiment à cette époque, alors on part en 2000… on était en… Maintenant, on est en… À l’époque, on était en 2003, c’est vraiment là où je me suis aperçue qu’il y a un problème profond au niveau de la génération des sciences sociales, du qualitatif. Alors, on est soit dans un paradigme poststructuraliste ou est-ce qu’il y a un million de réalités et on ne doit pas vraiment rendre compte du processus méthodologique que l’on a fait. C’est un paradigme que je respecte, mais ce n’est pas un paradigme dans lequel je me sens à l’aise parce que j’ai eu une formation comme clinicienne très quantitative et positiviste.

Alors moi, je me suis au niveau épistémologique, je suis beaucoup plus au niveau du réalisme critique à l’intérieur duquel on croit effectivement qu’il y a une réalité qui est réelle. Alors, la pauvreté est réelle, les viols sont réels, les guerres sont réelles sauf qu’il y a aussi des mécanismes sous-jacents que l’analyse qualitative peut justement aller explorer et décrire pour pouvoir effectivement comprendre beaucoup plus la complexité de la réalité sociale qui nous entoure. Alors, j’espère avoir répondu. [rire]

Christophe : Oui, absolument. Vous m’avez répondu un petit peu comment vous étiez arrivée finalement par rapport à votre vécu à vous intéresser aux méthodologies qualitatives finalement.

Marie-Hélène : Oui.

Christophe : Alors maintenant, pourriez-vous définir rapidement ce que l’on entend par méthodes qualitatives et ce qu’elles permettent de faire ?

Marie-Hélène : Oui, c’est une belle question. Alors, je crois qu’autant les sciences ou les devis quantitatifs nous permettent de pouvoir faire des prédictions statistiques, la recherche qualitative nous permet de répondre surtout aux questions de qu’est-ce qui se passe et pourquoi est-ce que ce qu’on voit se déroule de la façon que ça se déroule ?

Alors, c’est… Moi, je vois la place de la recherche qualitative dans une perspective de complémentarité. Alors, c’est très important… Effectivement que c’est important de pouvoir faire des prédictions sauf que si on est incapable de comprendre pourquoi est-ce que les gens se comportent d’une telle manière, alors ces prédictions-là, je m’excuse, mais ne nous aideront pas nécessairement à aider ou à faire en sorte que les politiques sociales soient beaucoup plus adéquates ou…

Alors moi, je vois vraiment que c’est… que la recherche qualitative nous permet de répondre à des questions que l’analyse quantitative ou que les devis quantitatifs ne peuvent pas répondre et en soi, c’est vraiment une question de complémentarité.

Alors le qualitatif, c’est vraiment qu’est-ce qui se passe et pourquoi ça se passe ? Et le quantitatif, c’est une fois qu’on a cette compréhension de base-là, alors quelles sont les prédictions théoriques et les prédictions statistiques que l’on puisse faire pour prévenir des problèmes sociaux ou faire en sorte que certains problèmes, que leurs fréquences ne soient pas celles de l’heure actuelle ? Alors, je pense que… Oui, je pense que c’est vraiment dans cette perspective-là que je comprends la place du quali.

Christophe : C’est très intéressant, merci. Maintenant, quels sont les grands courants et les théories qui s’y rattachent ? Est-ce qu’il existe un courant actuel plus prégnant qu’un autre, plus à la mode dans la recherche qualitative ?

Marie-Hélène : Oui, mais c’est sûr, la méthodologie, c’est du politique, c’est politique, [rire] il y a des enjeux de pouvoir important. Écoutez, moi, je vous dirais que depuis qu’il y a eu le virage post-moderne, alors il y a quand même une tribu, tribu dans le sens c’est… je me réfère à… dans la littérature anglo-saxonne, il y a une théorie sur les academic tribes. On voit que les académiciens se comportent comme des tribus et ils répondent à des normes, à des valeurs, à des façons de faire.

Alors, je pense que toujours une tribu où il y a quand même toujours un groupe significatif dans le qualitatif qui se place ou qui pratique plus au niveau d’un devis ou d’une anthologie qui est très interprétative qui est au niveau de l’interprétation dans le post-moderne, le poststructuralisme, mais je vois aussi que… c’est sûr que parce que je viens d’une formation assez quantitative et vous aussi, vous êtes un clinicien, alors tout le courant idéologique de la pratique clinique basée sur les faits probants, on dit : « evidence-based practice » exactement evidence-based medecine, qu’est-ce qui est très encourageant ? C’est que dans les organisations qui sont justement derrière les « evidence-based medecine » comme on a l’organisation COCHRANE, qu’est-ce qui est très intéressant ?

C’est que depuis les 10 dernières années, il y a des chercheurs qualitatifs européens et américains qui se sont vraiment débattus pour faire comprendre alors quand on parle quantitatif qu’à l’intérieur des revues systématiques COCHRANE que le qualitatif est excessivement important parce que sinon on n’est pas capable d’expliquer pourquoi des interventions ou des traitements pharmacologiques ou des traitements psychologiques, pourquoi est-ce que ces traitements-là ne fonctionnent pas ?

Alors encore ici, je vois une relation de complémentarité sauf que ces chercheurs-là ne sont pas du tout au niveau du poststructuralisme, du post-moderne, ils sont vraiment à l’intérieur d’un paradigme qui est assez positiviste ou post-positiviste. Et tranquillement, on voit qu’il y a beaucoup moins de résistance de la part des hardcore quantitatifs qui finalement reconnaissent que le qualitatif, effectivement, ça peut être rigoureux, scientifique et surtout ça nous permet de comprendre beaucoup mieux la complexité de la réalité sociale.

Christophe : D’accord. Merci, c’est passionnant. Pourriez-vous maintenant me préciser quels sont les types de question et formes de guide d’entretien qu’on peut trouver dans la recherche qualitative ?

Marie-Hélène : Écoutez, il y a une dimension de la recherche qualitative qui me passionne et qui est la formulation des questions de recherche. [rire] Et les questions de recherche au niveau de l’analyse qualitative, on est beaucoup dans qu’est-ce qui se pro… alors, en français, ça serait, what is going on ou qu’est ce qui se produit ? Pourquoi est-ce que les personnes pensent de la manière qu’elles pensent ? Pourquoi elles se comportent de certaine manière ? Alors, on est vraiment… ce sont des questions qui sont essentiellement exploratoires et descriptives. Ça, c’est surtout pour des devis de recherche qui s’orientent davantage vers l’analyse de contenu qualitatif ainsi que l’analyse thématique.

Lorsqu’on regarde l’analyse des cas transversaux, l’analyse des cas transversales, alors on fait d’abord une exploration, une description en profondeur des divers cas, des diverses unités d’observation, mais on commence au niveau de la hiérarchie des divers types de résultats auxquels on peut arriver. Alors, on va aller regarder pour justement pouvoir faire certaines affirmations qui sont plus théoriques et moins descriptives et ceci nous amènerait justement à la construction d’un modèle théorique qui est vraiment le devis par excellence pour la théorisation ancrée.

Alors, je vous dirais que dépendamment il y a peut-être une vingtaine, une trentaine de devis bien établis en recherche qualitative. Alors, si on regarde autant la littérature francophone, européenne, allemande ou anglo-saxonne, alors il y a entre… à peu près une trentaine de devis qualitatifs qui sont très bien documentés.

Moi, je vous dirais que les questions de recherche, moi, je les regroupe toujours en quatre grandes parties. Alors on a celles qui sont davantage exploratoires qui regardent l’exploration de la description, ça c’est une première une première catégorie.

On a un second groupe de questions de recherche qui sont les « why question, » alors des questions pourquoi est-ce que le phénomène que je suis en train d’analyser se produit de la manière qu’il se produit ?

Et la quatrième catégorie de questions, c’est vraiment comment, alors être capable de faire des prédictions, non pas statistiques, mais théoriques surtout en utilisant un devis qui est celui de la théorisation ancrée. Alors, on a descriptif exploratoire, on va pouvoirêtre capable de répondre à des questions de « why question » alors les raisons explicatives et les questions de prédiction théorique.

Christophe : D’accord. Alors maintenant, est-ce que vous aurez des conseils à donner aux étudiants pour réussir un bon guide d’entretien et justement pour formuler de bonnes questions de recherche qui sont extrêmement importantes bien sûr ? Quel conseil on pourrait donner aux étudiants justement pour…

Marie-Hélène : Oui. Alors écoutez, comme doctorant, on veut toujours produire la meilleure thèse du monde et ceci justement peut apporter à être très perfectionniste, à toujours voir des erreurs et à faire un peu du sur place, non. Alors dans un premier temps, ce que je leur dirais et c’est ce qu’une psychologue m’a dit, elle m’avait dit, je vous le dis en anglais, on traduit, elle m’avait dit : « Marie-Hélène, it’s just has to be good enough. » Il faut simplement que ça soit…

Christophe : Assez, suffisant !

Marie-Hélène : … Exactement. Alors ça, je pense que sur le plan psychologique, avant même de faire des suggestions méthodologiques, c’est ça, croire en soi et de dire ce que je vais produire ça sera assez et ça sera ni pire ni meilleur que le reste des doctorats, des chercheurs qui sont passés avant moi. Alors croire en soi, comme vous l’avez bien dit dans un de vos podcasts que j’ai énormément aimé, c’est essentiel parce que nous sommes l’outil de recherche. Alors ceci, dans un premier temps.

Et dans un second temps, ça c’est plus un conseil méthodologique, c’est de s’assurer à 100 % que les données que le chercheur ou que la chercheure a recueillies sont valables et sont adéquates pour pouvoir répondre à la question de recherche.

Et si pendant la cueillette de données, il y a eu des événements ou on n’a pas eu l’accès que l’on désirait avoir, ce n’est pas la fin du monde, on revient à la question de recherche, on la change afin que le tout soit cohérent. Alors c’est ça, il faut qu’il y ait une cohérence, questions de recherche, cueillette de données et qu’ensemble on puisse pouvoir arriver à l’objectif ou le but que l’on s’était… comment dire ?

Christophe : Fixé au départ.

Marie-Hélène : Exactement.

Christophe : D’accord. Justement, ma question d’après, c’est vous y avez répondu c’était  comment peut-on déterminer le type d’analyse qualitative à effectuer, mais là, vous avez répondu. Donc, on est d’accord que c’est la question de recherche va orienter vers le type d’analyse…

Marie-Hélène : Tout à fait, parce que la question de recherche est liée au devis de recherche. Alors les questions de recherche que je formulerais si j’utilise comme devis une analyse de contenu, une analyse thématique, une théorisation ancrée, un cas transversal à être différentes, alors à partir de ces différences, donc certaines analyses vont être différentes et le produit fini, qu’est-ce qui est la construction du savoir scientifique va inévitablement aussi être différent.

Christophe : D’accord. Alors maintenant, on va passer sur les logiciels. Les logiciels qu’on appelle les CAQDAS en fait, lequel recommandez-vous plus particulièrement ? Il en existe beaucoup, il y a beaucoup de logiciels qui existent, voilà il y a un marché.

Marie-Hélène : Oui, it’s a big business.

Christophe : Oui, je pense.

Marie-Hélène : [rire] Oui, absolument. Alors Christophe, écoutez, ces logiciels-là sont aussi politiques. Je veux dire, il y a des développeurs, il y a des chercheurs qu’il y a 30 ans ont dit : « On doit utiliser autre chose que Excel ou Word, » je ne sais pas si Excel ou Word existait il y a 30 ans, mais bon. Alors, c’est sûr que c’est un marché, il y a énormément… c’est un marché à l’intérieur d’un système capitaliste. Je crois que qu’est-ce qui est important, c’est… Si on regarde justement les études sur quelles sont les raisons pour lesquelles des doctorants ou des chercheurs utilisent ou non certains logiciels ? La réponse est très claire. Les gens vont utiliser ce que leurs pairs utilisent.

Et c’est un peu le problème parce qu’il y a quand même certains logiciels qui ne vous permettront pas aussi facilement de construire un certain type de savoir scientifique que d’autres.

Alors moi, bien personnellement, et je ne veux pas faire aucune publicité à ce niveau, moi, j’utilise NVivo pour une raison. J’utilise NVivo parce que c’est un logiciel dont je crois pouvoir me permettre de faire une analyse autant poststructuraliste que positiviste. Alors, c’est un logiciel qui me permet autant de tester des hypothèses théoriques.

Alors, si je fais une analytic induction, une induction analytique, je ne sais pas si on traduit comme ça en français, qui est vraiment l’approche la plus déductive que l’on peut trouver ou que l’on peut utiliser en recherche qualitative. Alors, je pourrais autant faire une analytic induction en NVivo qu’une théorisation ancrée qui est vraiment tout le contraire, c’est la génération d’un cas théorique à partir des données. Et aussi, je peux très bien faire des analyses que ce soit dans une marque positiviste… dans le post-positiviste au niveau ducritical realism.

Alors moi, ce que je n’aime pas dans le logiciel et c’est vraiment peut-être une suggestion que je donnerais à notre audience, si vous le sentez que le logiciel vous force à faire certaines choses ou à utiliser vos données d’une manière qui, intuitivement et méthodologiquement, ne semblent pas correctes, sortez. 

Christophe : D’accord. C’est un bon conseil, oui.

Marie-Hélène : Sortez… Oui, parce que je pense qu’un logiciel, pour moi, c’est comme un micro-ondes, ça doit juste me pouvoir… ça doit faire en sorte que le processus est fait de manière plus efficace sauf que si ça devient trop compromettant sur le plan méthodologique, out, on sort de là, oui.

Christophe : D’accord. Justement, ma question suivante, c’est quelles sont les fonctions de ces logiciels notamment de NVivo ? Et une question qui était tirée de votre site web, de votre excellent site web, qu’est-ce ce qu’ils font ces logiciels et qu’est-ce qu’ils ne font pas ? Vous y répondez dans un de vos articles, oui.

Marie-Hélène : Oui. Alors, la grande majorité de ce qu’on appelle les CAQDAS, c’est un peu l’acronyme sur lequel on regroupe tous ces logiciels, alors de un, ils nous permettent la gestion des données et ça c’est vraiment quelque chose qui est, pour moi… moi, je suis quelqu’un qui est au niveau… je suis une chercheure, je n’aime pas avoir toutes mes sources de données éparpillées dans une cinquantaine de folders, comme on dit folders de…

Christophe : Les dossiers.

Marie-Hélène : de dossiers, oui, de dossiers, je me sens perdue et je perds mon temps. Alors qu’est-ce qui est fantastique ? Je crois, une des fonctions qui pour moi m’apaise, si je peux dire, [rire] c’est vraiment que dans un même environnement digital, je peux autant avoir les sources les plus importantes de ma recension des écrits, la literature review. Je peux avoir mes données empiriques, je peux avoir mon journal de recherche, je peux avoir toutes mes définitions.

Alors tout ceci… Le fait que tout ceci puisse exister dans un même environnement logiciel me permet de créer des liens, me permet de faire des requêtses textuelles, me permet de comparer l’analyse empirique avec ce que la littérature, la recension des écrits me disait sur mon thème. Alors ça, c’est l’accessibilité de plusieurs sources d’information dans un même environnement, pour moi, ça c’est un avantage majeur de ces logiciels.

Dans un second temps, effectivement, ça nous permet de faire le codage des données alors comme vous le savez très bien, assigner des codes à des segments de texte.

Le troisième avantage, c’est vraiment la récupération des données. Alors une fois que le codage a été fait, on pose nos questions de recherche et on est capable de voir est-ce qu’il y a une relation entre le code ABC en fonction de certains sous-groupes de notre échantillon ?

Et la quatrième fonction, c’est la visualisation des données, alors soit avec des Mind map ou des modèles que l’on crée.

Christophe : D’accord. Donc, à tous ceux qui pensaient que ce logiciel faisait l’analyse qualitative, ce n’est pas tout à fait ça…

Marie-Hélène : Jamais.

Christophe : D’accord. Ce sont des aides…

Marie-Hélène : Jamais. 

Christophe : … des aides à l’analyse qualitative, d’accord.

Marie-Hélène : Tout à fait. Et une des fonctions que le logiciel ne devra jamais faire et que tant mieux qu’ils ne font pas, les logiciels ne pensent pas pour nous, alors que dans les sciences quantitatives, que ce soit SPSS, SAS ou R, on presse le bouton et on a un scatter plot ou on a quelque chose qui est…  on a les résultats. Le qualitatif, tant mieux, ça ne fonctionne pas comme ça, c’est vraiment le chercheur qui doit mettre tout son cerveau à la tâche et c’est ce qui est fantastique avec la science qualitative, c’est que ça combine création et la science.

Christophe : Et de l’interprétation. Il faut interpréter ces données-là, c’est ça qui est important.

Marie-Hélène : Absolument.

Christophe : Oui, d’accord. Alors, est-ce que justement ces logiciels dont NVivo, est-ce qu’ils sont faciles à utiliser quand même au niveau ergonomique ? Au niveau de la prise en main ? Quelqu’un qui n’aurait jamais utilisé un tel logiciel, est-ce que la prise en main est facile ou plutôt délicate ? Le temps investi en vaut-il la peine, c’est ça ?

Marie-Hélène : Je crois qu’il y a en anglais, on dit un learning curve, il y a effectivement une période d’apprentissage qu’on ne peut pas sous-estimer. Il y a aussi des sous, de l’argent qu’on doit souvent investir si notre université ne possède pas une licence.

Écoutez, est-ce que ces interfaces-là… Je crois que les interfaces, si on regarde, que ce soit NVivo, MAXQDA, QDA Miner, si on regarde l’aspect esthétique qu’ils avaient il y a 15 ans et qu’est-ce qu’ils présentent maintenant, c’est effectivement beaucoup plus user friendly maintenant, sauf que moi je vous dirais, par question de respect, je ne les mentionnerais pas, sauf que j’ai aussi… je suis allée fouiner, comme on dit au Québec, je suis allée voir certains logiciels qui étaient moins connus et effectivement, ce n’était tellement pas user friendly que ça m’aurait pris des semaines et des semaines à apprendre.

Alors, je vous dirais qu’aujourd’hui les développeurs ont fait énormément de travail pour justement faire en sorte que l’importation des données, l’organisation des données, la codification et l’analyse se fassent peut-être pas de manière tout à fait intuitive, mais que ça se fasse dans quelques jours et non pas plusieurs semaines, sauf qu’on ne doit justement pas sous-estimer que pour chacun de ces logiciels-là, il y a vraiment une période d’apprentissage qui doit être investie, qui est présente.

Christophe : D’accord. Merci. Alors maintenant, qu’est-ce qui caractérise une bonne recherche qualitative ? C’est une question un peu plus générale. Quels sont les critères les plus importants pour prendre en compte dans une recherche qualitative ? Et quels sont les pièges à éviter ?

Marie-Hélène : Oui. Alors dans un premier temps, la recherche qualitative… Écoutez, comme méthodologue, je dirais qu’est-ce qui fait qu’une étude est une bonne étude ? Que ce soit qualitative ou mixte, parce que je crois, on a autant besoin de… en anglais, on dit : « on a autant besoin de « statistics and stories, » alors d’histoires et de statistiques pour comprendre la complexité du monde qui nous entoure. Alors pour moi, une bonne recherche dans le contexte qualitatif, c’est une recherche qui adresse un problème socio important. 

Christophe : D’accord.

Marie-Hélène : Alors, il y a un problème social que l’on définit et habituellement ce problème social-là ne peut pas être dissocié du vécu du chercheur qualitatif parce qu’on s’intéresse au vécu des gens, on s’intéresse à leurs perceptions des choses, à comment est-ce qu’ils traversent des crises ou des événements et ceci habituellement ça fait écho à la personne que l’on est, comme chercheur et comme individu, comme citoyen et citoyenne.

Alors dans un premier temps, de bien situer pourquoi est-ce qu’on a choisi un tel problème de recherche et quelle est la relation personnelle que l’on a parce qu’il y a énormément de débat, Christophe, depuis les 30 dernières années, à savoir quelle est la place de la subjectivité au niveau de la recherche qualitative ?

Et je crois que la subjectivité, si le chercheur est capable de dire très franchement dès le début du manuscrit de thèse ou de l’article du manuscrit qui sera publié, quel est le positionnement personnel, idéologique et politique du chercheur par rapport aux problèmes de recherche ? Pour moi, c’est une valeur ajoutée parce qu’on va vraiment être capable de saisir pourquoi est-ce que le problème a été saisi.

Et justement, on va pouvoir être encore plus en mesure d’évaluer comment est-ce que ces possibles biaisont été pris en considération et contrôlés lors de l’élaboration du guide d’entretien ou le guide de groupe de discussion comme l’analyse a été fait et comme la représentation des données.

Alors la critique qui a été fait depuis des décennies à savoir que les sciences sociales et la recherche qualitative est biaiséeparce que c’est subjectif, je dis un instant, on doit être capable de voir si justement le ou la chercheure ne déclare pas sa position autant idéologique que personnelle par rapport aux problèmes de recherche. Effectivement, j’aurais habituellement un problème à pouvoir identifier justement dans quelle mesure est-ce que ces biais-là sont venus déterminer certains résultats qui effectivement ou autrement auraient été autres, sauf que si le chercheur ou la chercheuse est très franc par rapport à son propre positionnement, pour moi, je ne vois que c’est qu’une valeur ajoutée parce que la personne a vraiment une compréhension holistique et systémique du problème de recherche.

Christophe : Alors, on voit aussi des professeurs qui, à l’issue du recueil des données, demandent à leurs étudiants de modifier leurs données, de les quantifier en fait, de les transformer en données quantitatives, vers des chiffres et des valeurs. Qu’est-ce que vous en pensez ? Est-ce c’est encore du qualitatif finalement ?

Marie-Hélène : Écoutez, on peut très bien faire et facilement faire de l’analyse quantitative à partir du qualitatif. Je me référerais encore au devis de recherche. Alors, si j’utilise… si mon devis de recherche est l’analyse de contenu qualitatif, c’est tout à fait acceptable de faire de la quantification par rapport aux occurrences du codage, alors que dans une théorisation ancrée, on dirait… ça peut peut-être se faire sauf que ce qu’on a besoin c’est vraiment les propositions théoriques. Alors encore une fois, ça revient au devis de recherche qui a été utilisé.

Christophe : D’accord. On entend souvent qu’il est difficile, pour une offre qualitative, d’être publiée contrairement à une recherche quantitative. Les revues seraient moins preneuses de cette forme de publication. Qu’est-ce qu’il en est réellement ?

Marie-Hélène : Écoutez. Le monde des publications est aussi un monde où il y a beaucoup de politiques, il y a beaucoup de relations de pouvoir. Je travaille surtout au niveau de la science anglo-saxonne, au niveau du qualitatif et je suis assez en désaccord avec cette affirmation-là. Je crois qu’il y a des très bons périodiques scientifiques qui ne publient que du qualitatif ou du qualitatif avec du quantitatif.

Encore ici, je crois que si les doctorants ou les chercheurs sont capables de démontrer de manière systématique et très claire que le meilleur devis de leur recherche était un devis qualitatif pour répondre à la question de recherche et pour atteindre les objectifs de recherche, à ce moment-là, si les pairsrefusent l’acceptation de leur manuscrite, ce qu’on appelle un « desk reject », je crois qu’habituellement, ceci est beaucoup plus une position idéologique que méthodologique et c’est un problème pour moi par rapport aux décisions que certains périodiques scientifiques prennent.

Christophe : D’accord. Est-ce que vous avez des conseils à donner pour améliorer les chances d’être publié lorsqu’on s’oriente vers du qualitatif ? Est-ce qu’il existe des particularités dans la rédaction que l’on adapte dans une démarche qualitative justement ?

Marie-Hélène : Je crois… non. Je crois que non. Je pense qu’il faut être futé [rire]. Je crois que si je désire publier dans un périodique X, habituellement ce que je fais, et ça si je peux aider nos auditeurs et nos auditrices, tant mieux, je regarde toujours qu’est-ce que mes prédécesseurs ont fait dans ce même périodique. Alors si je fais une analyse de contenu, est-ce qu’ils ont fait l’accord l’interjuge ? Est-ce qu’ils ont utilisé le « kappa coefficient » ? Ou lorsqu’il y avait des divergences, est-ce que ceci a été résolu de manière plus au niveau du dialogue, au niveau de la didactique ? Alors tous ces positionnements méthodologiques, mais qui peuvent aussi parfois chatouiller certains pairs. Alors, je regarde vraiment quelle est la politique du langage de la construction de la narration du manuscrit et j’oriente en fonction… et j’oriente mes propres manuscrits en fonction de ceci.

Christophe : D’accord. D’où l’intérêt vraiment d’aller voir les publications antérieures des revues… 

Marie-Hélène : Absolument.

Christophe : ce qui a été publié, comment ça été publié et s’en inspirer un petit peu alors…

Marie-Hélène : Absolument.

Christophe : Maintenant, ma question, c’est pourquoi les méthodes qualitatives sont-elles si peu enseignées à l’université ? Est-ce qu’on peut affirmer qu’il y a un manque de formation des enseignants et doctorants ?

Marie-Hélène : Absolument.

Christophe : Oui.

Marie-Hélène : Absolument. Et c’est vraiment… Ceci nous ramène au début de notre entretien. Alors en 2003, lorsqu’au début de mon doctorat, j’avais besoin de formation et j’allais cogner à la porte de certains de mes profs, on me disait : « Ici, tu trouveras rien ! » Il y a, Christophe, au niveau international. Moi, je suis une méthodologue, je donne des formations, des séminaires, des cours sur l’analyse qualitative de Singapour à Budapest, du Canada en Europe. C’est un problème chronique et ce n’est pas un problème idéologique, c’est un problème chronique national, il y a une pénurie de bonne formation méthodologique au niveau du qualitatif lorsqu’on le compare aux cours, aux séminaires que les doctorants ou les chercheurs qui font du quanti reçoivent au niveau de la qualité de la formation, de la quantité, de la variété des cours qu’ils reçoivent, alors on est vraiment… je crois que le quali est vraiment traité comme une « second class citizen », malheureusement.

Christophe : D’accord. Est-ce que c’est dû, à votre avis, à un manque de validité de la méthode en elle-même ? Ou d’une moindre validité par rapport au qualitatif ?.

Marie-Hélène : Je crois… Je crois que pendant plusieurs décennies, les propres chercheurs qualitatifs ont été incapables de démontrer ce qu’ils faisaient.

Christophe : D’accord.

Marie-Hélène : Alors, c’était du crafting, c’était un peu l’art de faire de l’art. Et à partir de ça, il y a vraiment des préjugés qui ont été collés, si on peut dire, à la science, à la recherche qualitative. Et je crois que c’est vraiment notre responsabilité, on est une nouvelle génération, de démontrer que le qualitatif a sa place au niveau des sciences sociales comme le quantitatif et ses apports sont différents et je trouve que c’est vraiment de notre responsabilité de montrer comment est-ce qu’on applique la rigueur et comment est-ce qu’on applique les critères de scientificité.

Christophe : Oui. Maintenant, ma question, c’est comment apprendre à utiliser justement les méthodes qualitatives ? Est-ce qu’on peut apprendre seul au moyen d’ouvrages et de…

Marie-Hélène : Oui.

Christophe : de guides de logiciels ? Et lesquels recommandez-vous ?

Marie-Hélène : Écoutez. Je veux dire, si… Je crois que si cet apprentissage peut se faire en groupe lors d’un séminaire, avec nos collègues doctorants et doctorantes, effectivement, que ceci est beaucoup mieux parce qu’on apprend toujours mieux en groupe que sur une base individuelle.

Sauf que par exemple si je désire faire, je n’ai jamais fait une étude biographique, alors si je désire faire une étude biographique, l’année prochaine, effectivement que je vais être obligée de m’acheter un bouquin et de l’apprendre par moi-même.

Sauf que je crois que la formation méthodologique cruciale doit se faire au niveau du master et au niveau du doctorat lorsque ceci ne se fait pas pour des raisons politiques qui existent dans les départements, malheureusement, les doctorants sont laissés à eux-mêmes.

Et ces doctorants, avant de devenir des post-doctorants, avant de devenir de jeunes chercheurs, et habituellement ce qu’on voit, c’est soit que le jeune chercheur va toujours appliquer le même devis parce que c’est ce qu’il a appris et c’est sa zone de confort.

Alors que dans le niveau quantitatif, il y a beaucoup plus de variétés au niveau des divers devis qui sont utilisés dans la vie d’un chercheur.

Christophe : Alors ma question suivante, c’est comment pourrait-on mieux former et enseigner les méthodes qualitatives ? Est-ce qu’à votre avis cela passe par l’enseignement que l’on qualifie maintenant de méthodes mixtes ?

Marie-Hélène : Non, pas du tout. Je crois que le paradigme… bon, je veux dire, il y a quand même pas mal de débats, est-ce que les méthodes mixtes sont un nouveau paradigme ? [rire] Non, je crois que c’est fondamental de pouvoir avoir une bonne base qualitative et quantitative pour justement pouvoir passer aux méthodes mixtes si c’est pertinent pour répondre aux questions de recherche qui se formulent. Alors, je crois que c’est vraiment… la méthode mixte n’est pas un raccourci, que ce soit à la formation quantitative ou qualitative, je crois que c’est une… je crois vraiment que… Si l’on regarde la composition des équipes de recherche mixte, habituellement, la moitié vient du quali, l’autre moitié du quanti et c’est comme ça qu’ils puissent combiner leurs perspectives, leurs savoir-faire pour pouvoir produire ce genre de sciences sociales.

Christophe : Vous parlez d’équipes de recherche, donc forcément c’est plus difficile pour un doctorant qui est seul de maîtriser à la fois le quali et le quanti, voilà.

Marie-Hélène : Oui, ça c’est prendre les bouchées doubles. Si… je veux dire, les…

Christophe : Deux compétences.

Marie-Hélène : Oui, absolument, parce qu’on doit être compétent. Autant dans le devis qualitatif que dans le devis quantitatif, on doit bien gérer et contrôler la littérature mixte. Alors, ça ajoute un niveau de complexité. C’est passionnant, mais c’est ça ajoute beaucoup de travail.

Christophe : D’accord. Pourriez-vous me dire comment, vous, vous concevez finalement la recherche qualitative actuellement, sa place ? Et si on fait un peu de prospective, comment elle pourrait évoluer dans l’avenir ?

Marie-Hélène : Je suis une personne qui est très optimiste de nature et je crois que si l’on regarde justement… si on regarde comment la… qu’est-ce qui est connu en anglais, comme on dit en anglais, the « paradigm war », la guerre des paradigmes entre le quali et le quanti, c’est sûr qu’on va toujours trouver des niches, certains groupes de quanti ou de quali qui vont haïr l’autre tribu. Mais ceci, pour moi, ce n’est que… Ceci, c’est une… ce sont des positionnements idéologiques et bien, franchement, ça ne m’intéresse pas.

Alors, je crois que le cas… que le camp des chercheurs qualitatifs va énormément améliorer l’état de la recherche qualitative parce que justement ils ont été capables de démontrer finalement, d’ouvrir la boîte noire, de démontrer qu’est-ce qu’ils faisaient outre être en mesure de dire : « Voici le guide d’entretien et voici l’arborescence des codes que l’on a généré. » Ceci, habituellement, dans les articles de périodiques scientifiques, est toujours bien présenté.

Ce qu’on a toujours eu énormément de difficulté à comprendre, c’est qu’est-ce que l’analyse ? Qu’est-ce que vous avez fait lorsque vous avez analysé vos données ? Et je crois que depuis plusieurs années, cette boîte noire a été ouverte. Alors, c’est beaucoup plus la narration et les détails au niveau de l’analyse se fait de manière beaucoup plus claire, de manière beaucoup plus précise.

Alors moi, je vous dirais que de moins en moins… et je travaille avec beaucoup de chercheurs, que ce soit des qualitatifs, des quantitatifs ou des mixtes et je vous dirais que ma propre vision des choses, c’est vraiment… c’est beaucoup plus une vision de complémentarité qu’une question de guerre de camps. Donc, je suis assez positive par rapport à ça.

Et au niveau de la prospection pour le futur, je crois que si on est capable de continuer justement, de démontrer la place du qualitatif pour répondre à des questions de recherche que le quantitatif est incapable de répondre de par son essence, on va être capable de gagner même les quantitatifs les plus récalcitrants. [rire]

Christophe : Oui, c’est ça. Merci infiniment. Et quelle question finalement auriez-vous aimé que je vous pose et que je ne vous ai pas posée encore ? On a vu beaucoup de choses. C’est vrai qu’on a évoqué beaucoup de choses. Est-ce qu’il y a une question que je ne vous ai pas posée et que vous aurez peut-être aimé répondre ?

Marie-Hélène : Je crois, Christophe, qu’on a vraiment fait le tour de la question autant comme moi, c’est important que les jeunes chercheurs, les jeunes chercheuses croient en soi, parce qu’on est l’outil de recherche, on a aussi touché à l’importance d’avoir une question de recherche qui est en cohérence avec la cueillette de données, on a touché à la politique d’être capable de publier dans les périodiques scientifiques. On a vraiment tout touché, donc je n’ai rien à rajouter. [rire]

Christophe : Merci infiniment. Pourriez-vous me dire, maintenant, comment on peut faire appel à vous ? Dans quel cadre ? Et où est-ce qu’on peut vous retrouver ? Dites-moi.

Marie-Hélène : Alors, c’est très facile. Alors, c’est https://www.mariehelenepare.com/ Alors…

Marie-Hélène : Oui. Alors mon travail principal, alors je suis toujours une académicienne, alors j’enseigne à l’Université Ouverte de la Catalogne, alors je suis basée à Barcelone. Alors, j’enseigne l’analyse qualitative et l’évaluation de programmes pour plusieurs masters à cette université et j’offre du coaching méthodologique, alors j’enseigne dans plusieurs universités des pays divers autant en Asie qu’en Europe.

Je fais aussi beaucoup de travail en ligne. Alors, des chercheurs qui me disent : « Bon, j’étais parti avec ces questions de recherche, ma collecte de données s’est déroulée différemment de ce que j’avais envisagé. Comment est-ce que je peux réconcilier le tout ? »

Alors, je vous dirais qu’au niveau de mon coaching méthodologique, je touche autant à l’analyse bien pratique de… à la partie analytique de la recherche qualitative, mais aussi je touche à d’autres côtés comme par exemple comment est-ce qu’on peut faire un bon guide d’entretien ? Comment justement on peut réconcilier une cueillette de données avec des questions de recherche qui étaient différentes à la base ? Alors, je touche quand même à plusieurs… 

Christophe : Et aux méthodes participatives aussi, c’est ça hein ? Qui sont toutes nouvelles…

Marie-Hélène : Oui…

Christophe : voilà, c’est ça, qui vous tiennent à cœur aussi.

Marie-Hélène : Oui. Ça, c’est plus mon âme de travailleuse sociale. [rire]

Christophe : Oui, exactement. [rire] Je mettrai votre lien bien sûr en description et mes auditeurs auront vos références. Voilà. Je vous remercie infiniment de l’entretien que vous m’avez accordé. C’était vraiment un plaisir. On a appris beaucoup de choses et je suis certain que mon audience sera ravie.

Marie-Hélène : Merci, Christophe. C’est moi qui vous remercie.

Christophe : Avec grand plaisir. Merci beaucoup, Marie-Hélène.

Marie-Hélène : Et bonne continuité. Merci.

Christophe : À très bientôt. Au revoir, Marie-Hélène. Merci. Au revoir.

Marie-Hélène : Au revoir.

Christophe : Au revoir.

       
Marie-Hélène Paré

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https://www.mariehelenepare.com/